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jetés à l’eau, pour gagner la terre à la nage. Enfin, le cinquante-septième jour depuis notre départ, l’air fraîchit un peu. À l’instant tout fut en mouvement à bord ; vers midi, nous passions au sud du phare des Tortugas, et quelques heures après nous naviguions sur l’Atlantique. Éole, cette fois, s’était bien réveillé de son profond sommeil. Dix-neuf jours après avoir perdu de vue les caps de la Floride, je débarquais à Liverpool.




LE STERNE SANDWICH.


Le 26 mai 1832, je longeais les côtes de la Floride, sur la barge de M. Thruston, en compagnie de son digne pilote et de mon aide, lorsque j’aperçus une nombreuse troupe de Sternes qu’à leur grosseur et d’après d’autres indices j’aurais pris pour des Sternes de marais, si une différence dans leur manière de voler ne m’eût convaincu que j’avais affaire à une espèce qui m’était encore inconnue. Le plaisir qu’on éprouve en pareille occasion ne peut s’exprimer ; et, pour satisfaire mon impatient désir, je priai qu’on voulût bien ramer vers eux le plus vite possible. Un signe d’acquiescement et un certain coup d’œil du pilote m’apprirent qu’on allait de suite faire droit à ma requête.