Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/353

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mesurer, peser, comparer et disséquer leurs oiseaux ; opération importante et qu’éclairaient nombre de chandelles enfoncées dans le cou des bouteilles. Ici l’un examinait les feuilles et les fleurs de quelque plante, là un autre explorait les derniers replis de la gorge d’un plongeon, tandis qu’ailleurs un troisième levait la peau d’une mouette ou d’un tétrao. Notre journal, non plus, n’était pas oublié ; on prenait de nouvelles dispositions pour le matin, et à minuit, nous en remettant du reste au cuisinier, chacun regagnait son hamac.

Si le vent soufflait trop fort, tous descendaient sur le rivage ; et, sauf dans les jours de grande pluie, nos explorations continuèrent régulièrement ainsi pendant toute la durée de notre séjour. Dans ces arrangements nous avions égard aux diverses dispositions physiques des jeunes gens : Shattuck et Ingals allaient ensemble ; le capitaine et Cooledge se recherchaient l’un l’autre, attendu que ce dernier avait aussi été officier. Lincoln et mon fils, qui étaient les deux chasseurs les plus robustes et les plus déterminés, marchaient généralement de compagnie ; et moi, je me mettais tantôt avec celui-ci, tantôt avec celui-là, suivant les cas, mais je ne sortais pas tous les jours, car j’avais assez de besogne pressante qui me retenait au vaisseau.

Le retour de mes compagnons et des marins était toujours attendu avec une vive impatience. En mettant le pied à bord, ils ouvraient leurs sacs, dont ils étalaient le contenu sur le pont ; et c’était une joie et des éclats de rire ! ceux qui rapportaient les plus rares échantillons se moquaient de ceux qui ne brillaient que par la