Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/365

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temps, ils acquièrent tout leur développement, mais retiennent encore le plumage gris rouillé. L’année suivante, la tête montre davantage de gris cendré clair et de blanc, ainsi qu’on en voit sur le cou et les parties inférieures. Des taches orange paraissent sur le bec ; les pieds et les jambes deviennent couleur de chair ; la queue est toujours partiellement barrée vers le bout. Je crois qu’alors ils peuvent se reproduire : du moins j’en ai vu portant cette livrée, qui s’étaient accouplés avec de plus vieux oiseaux.

Aucune autre espèce, à ma connaissance, n’avait ses nids sur ces mêmes îles. Vieux et jeunes vivent ensemble durant toute l’année, si ce n’est quand vient la saison des œufs ; à cette époque, les premiers se retirent à l’écart pour se livrer aux soins importants qui les réclament. Leur cri, qu’on entend de très loin, imite assez bien la syllabe hac, hac hac ; cah, cah, cah.

Le Goëland des harengs, dans ses migrations le long de nos côtes et à l’intérieur, parcourt une étendue de pays plus considérable qu’aucune autre espèce d’Amérique : je l’ai trouvé, dans les mois d’automne, sur nos grands lacs, sur l’Ohio, le Mississipi et jusque dans le golfe du Mexique ; en hiver, sur les bords de ce même golfe, comme au long de toutes nos côtes orientales. On peut dire qu’il habite constamment les États-Unis, puisqu’il niche depuis Boston jusqu’à East-Port ; toutefois le plus grand nombre remonte davantage au nord. Nous en recueillîmes quelques nids sur les rochers du Veau-Marin, au Labrador ; mais aucun sur la côte elle-même. Ils étaient composés d’herbes sèches et de mousse ap-