Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/434

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le nid, ils s’y cramponnent avec force, et s’ils sont précipités en bas, ils flottent simplement sur l’eau, où l’on peut aisément les prendre. Les jeunes cormorans, au contraire, se jettent d’eux-mêmes à l’eau et plongent immédiatement.

À trois semaines, les plumes de la queue poussent rapidement, mais offrent toujours cette même couleur d’un brun sombre qu’elles conserveront jusqu’à ce que les Anhingas soient capables de voler ; et lors même qu’ils sont prêts à quitter le nid, leur plumage présente une singulière apparence bigarrée. Quand les plumes des ailes et de la queue sont presque développées, celles des flancs et de la gorge deviennent visibles à travers le duvet, et l’oiseau semble encore plus curieusement marqué qu’auparavant. Le jeune mâle est alors de la couleur de la femelle adulte, et la conserve jusqu’au commencement d’octobre, où des raies obscures se montrent sur la poitrine. On commence aussi à apercevoir des taches blanches sur le derrière, dont le noir devient plus intense, et les barres des deux plumes du milieu de la queue, qui dès les premiers jours ont été plus ou moins visibles, sont maintenant tout à fait apparentes et ne doivent plus changer. Vers le milieu de février, le plumage du mâle se trouve dans son état de perfection ; mais les yeux n’ont pas acquis tout leur éclat et ne sont encore que d’un rougeâtre orange foncé. À cet égard, je dois noter deux différences entre l’Anhinga et les cormorans : la première, c’est le rapide développement du plumage chez l’Anhinga ; la seconde, c’est qu’il se maintient ainsi durant toute la vie de l’oi-