Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/487

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Malheureusement, je le répète, on sait très peu de chose de ce qui a rapport aux mœurs de notre Plongeur ; cependant, comme pour la forme et la taille, il rappelle exactement le Cincle d’Europe, on peut croire qu’il lui ressemble aussi quant à sa manière de vivre. Je ne puis donc mieux faire, dans la pénurie de renseignements où nous sommes à cet égard, que de vous présenter l’histoire de ce dernier, telle que l’a donnée en détail mon ami Mac Gillivray ; et vous pouvez être sûr qu’au milieu des sauvages montagnes de son pays natal, il a consacré à l’étude de cet oiseau un zèle et une habileté que n’emploient pas toujours les meilleurs ornithologistes. Ce compte rendu qui parut, pour la première fois, dans un recueil périodique, le Naturaliste, et que l’auteur a revu et augmenté pour l’insérer ici, est un véritable modèle du genre.

« Le Plongeur est, sous certains rapports, l’un des oiseaux les plus intéressants, parmi ceux qui naissent dans nos contrées. Il fait sa principale résidence au milieu des vallons déserts de nos districts montagneux ; mais de temps à autre, le naturaliste le rencontre dans ses courses, qui voltige au long des ruisseaux, ou bien se tient perché sur quelques pierres, au milieu de l’eau, le blanc de sa gorge le faisant toujours découvrir à une grande distance. Il n’est pas jusqu’au simple récolteur de plantes, celui de tous les hommes qu’on jugerait le moins capable de comprendre les harmonies de la nature, qui ne s’arrête un moment pour le regarder, lorsque, fendant l’air comme un trait, il passe auprès de lui dans son vol égal et rapide. Le berger solitaire,