Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/49

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quelquefois vu la mère les pousser elle-même hors du trou pour les faire tomber, de cette hauteur, sur l’herbe et les feuilles mortes au pied de l’arbre, puis les conduire directement au marais ou à la crique la plus voisine. À cet âge si tendre, les petits répondent à l’appel de leurs parents par un doux pee, pee, pee souvent et rapidement répété ; à ce moment aussi, l’appel de la mère est bas, tendre, prolongé, et ressemble aux syllabes pee-ee, pee-ee. Le cri d’alarme du mâle, sorte de hoe-eck, hoe-eck, n’est jamais poussé par la femelle, et le mâle lui-même ne le fait entendre que lorsqu’il est surpris par un bruit extraordinaire, à la vue de quelque ennemi, ou bien, lorsqu’étant posé, il veut attirer l’attention d’autres canards qui passent au-dessus de lui.

Maintenant, quels soins, quelle touchante sollicitude pour conduire les jeunes le long des rives herbeuses et peu profondes ! Avec quelle patience on leur apprend à trouver les insectes aquatiques, les mouches et les graines qui composent leurs premiers aliments ! À mesure que la petite famille grandit, vous la voyez, de temps à autre, glisser sur la surface unie du lac, à la poursuite d’une libellule, ou cherchant à attraper quelque imprudente sauterelle qui vient de s’y laisser choir. Ce sont d’excellents plongeurs : en un clin d’œil ils disparaissent, se dispersent sous l’eau, gagnent le rivage voisin, et de là s’échappent à travers les bois, où ils se tiennent cachés en toute sécurité. En pareil cas, j’employais ordinairement deux moyens pour les avoir vivants : l’un consistait à faire usage d’un filet comme celui dont on se sert pour les petites perdrix ; je l’en-