Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/48

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long sur un et demi de large. L’écaille, presque aussi solide que dans ceux du canard sauvage ordinaire, est, je le répète, tout à fait lisse et douce au toucher.

La femelle n’a pas plutôt terminé sa ponte, que le mâle l’abandonne pour aller se joindre à d’autres, et former ensemble des troupes considérables. Ils restent ainsi séparés jusqu’à ce que les jeunes soient capables de voler. Alors ils se réunissent et vont de compagnie, vieux et jeunes de l’un et de l’autre sexe, jusqu’à la nouvelle saison des œufs. Dans tous les nids que j’ai examinés, j’ai trouvé, avec quelque surprise, quantité de plumes appartenant à d’autres oiseaux, même à des oiseaux de basse-cour, tels surtout que l’oie et le dindon. Chaque fois que, profitant de l’absence de la femelle qui était à chercher sa nourriture, je me suis approché d’un de ces nids, j’ai toujours observé que les œufs étaient recouverts de plumes et de duvet, bien que le nid fût tout à fait hors de vue, dans la profondeur d’un trou de Pic ou d’écureuil. Au contraire, quand il est établi sur une branche, les plumes, les bûchettes et les herbes sèches qui pendent autour, le font facilement apercevoir d’en bas. Lorsqu’il est immédiatement au-dessus de l’eau, les jeunes, à peine éclos, se hissent jusqu’à l’ouverture du trou, se lancent dans l’air avec leurs petites ailes ouvertes, et, les jambes traînantes, font le plongeon dans leur élément favori ; mais si le nid se trouve à quelque distance de l’eau, la mère les charrie l’un après l’autre dans son bec, les tenant de façon à ne pas blesser leur corps si délicat. Quand la distance était de trente à quarante pas ou plus, j’ai