Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/249

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Henri.

Je connais un papetier, homme de goût.

Raoul.

Ah ! si le papetier que tu connais s’y connaît, tu as le droit de le lui donner pour rien.

Henri.

Il l’estimera à sa juste valeur.

Raoul.

C’est ce que je dis.

Henri.

Ça ne vaut donc rien ?

Raoul.

C’est un sujet usé. Si tu nous avais fait Daphnis et Chloé, je suppose, ou un invalide qui pêche une savate, ou tout simplement cet enfant, tu sais bien, qui gâte le pot-au-feu, tu pourrais te lancer dans le commerce… mais ça !

Henri.

J’avoue que ce sujet-là est un peu sérieux pour un paravent.

Raoul.

Tu l’as pourtant égayé et rajeuni par quelques détails heureux ; ainsi Juliette a une jambe de moins et un œil de trop.

Henri.

Comment un œil de trop ? c’est son nez. Je ne sais même pas pourquoi je te consulte. J’emporte ce paravent, et tu vas voir que nous pouvons vivre de mes pinceaux.

Il charge le devant de cheminée sur son épaule.