Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/86

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Pfeffers ! Et, si elle me refuse, je suis ruiné ! (Haut.) Mademoiselle, vous a-t-on dit dans quel but… ?

Fernande.

Oui, monsieur.

Le Comte.

J’ai l’aveu de vos parents, mais je ne veux vous tenir que de vous-même. C’est là, je crois, un sentiment que vous ne sauriez désapprouver.

Fernande.

Il est à la fois délicat et prudent ; car je ne suis pas de celles que l’on marie sans les consulter. Nous ne nous connaissons ni l’un ni l’autre, monsieur ; pour faire connaissance, voulez-vous que nous nous parlions avec une entière franchise ?

Le Comte.

Bien volontiers, mademoiselle ; la franchise est ma principale qualité.

Fernande.

Tant mieux ! C’est celle que j’estime par-dessus toutes. Eh bien, pourquoi voulez-vous m’épouser ?

Le Comte.

Mais parce que je n’ai pu vous voir sans…

Fernande.

Pardon ! vous oubliez déjà notre traité. Nous nous sommes vus trois fois, nous avons échangé trois mots, et je n’ai pas la vanité de croire que cela ait suffi à vous tourner la tête.

Le Comte.

Vous ne vous rendez pas justice, mademoiselle.