Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

défilé, qui était gardé autrefois par le château de Törts. Le château existe encore, mais ne défend plus l’entrée de la province. Dans une étroite vallée formée par deux montagnes qui se penchent l’une vers l’autre est couchée une roche énorme, au bas de laquelle coule un torrent. Du sommet de cette roche, qui est recouverte d’arbres, s’élance une tour grise, carrée, percée de meurtrières, et décorée d’un double rang de sculptures dans le goût bysantin. Elle est flanquée de tourelles aux toits pointus ; et, pour que rien n’y manque, de fraîches maisonnettes qui ont la prétention de soutenir l’édifice viennent s’épanouir entre les antiques bastions. En avant du fort on voit les débris de la muraille crénelée qui barrait le passage. Grâce aux maçons de notre époque, le château de Törts est convenablement ravagé ; cependant la tour principale n’est pas sans caractère, et il y a dans le paysage quelque chose d’agreste qui va bien aux vieux monuments.

Sur le rocher qui lui sert de base s’élevait d’abord une forteresse appelée Ditrichstein, « Pierre de Théodoric ». Les Saxons disent qu’elle avait été construite par des chevaliers allemands, car ils aiment à signaler les traces de leurs compatriotes. Cette forteresse n’existait plus au temps de Louis I, qui en 1371 éleva le château actuel. Les seigneurs de Törts firent sentir leur puissance aux habitants du district, à tel point que les souverains durent intervenir. Le roi Sigismond enjoi-