Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnit expressément aux seigneurs châtelains de ne plus tourmenter les gens de Cronstadt, et Uladislas, pour protéger les Saxons, ne trouvait pas d’autres moyens que de donner le fort aux Saxons eux-mêmes. Jean Hunyade, dont on retrouve toujours la main là où il était possible d’arrêter les Musulmans, agrandit et répara le château de Törts, que Gabriel Báthori assiégea en 1612. La garnison, composée de villageois, et découragée par la prise de Rosenau, lui livra la place. Michel Weiss fit tuer le commandant. Enfin Törtsvár fut définitivement remis aux Saxons, à la charge de le réparer et de fournir des soldats. On convint en outre que pendant la guerre les habitants, de quelque nation qu’ils fussent, pourraient se réfugier dans le château, lequel serait toujours commandé par un Hongrois.

Törtsvár est gardé par douze trabants qui obéissent à un capitaine hongrois, suivant les conditions faites. Les Saxons les exécutent en conscience et même avec trop de rigueur : car, s’ils ont promis d’entretenir la forteresse dans un temps où cette promesse avait un sens, ils pourraient maintenant se dispenser de bâtir leurs innocente cloisons qui gâtent le château, et que feraient voler en éclats deux pièces d’artillerie. Si l’on voulait faire de Törts une place qui couvrît la frontière, il faudrait abattre tout ce qui est debout et élever un fort moderne. C’est dans le but de protéger le pays qu’ils se sont engagés à réparer le château et à le tenir en état