Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/106

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huit se trouvaient encore, en 1839, hors de la frontière. On les a depuis enclavées dans le cordon autrichien. Les Calibas ont regardé faire cette opération avec une complète indifférence, sûrs que leurs montagnes étaient aussi bien à eux que leurs troupeaux, et ne se souciant guère que l’empereur prît la liberté de les appeler ses sujets. Il paraît que des efforts vont être tentés pour introduire parmi eux des mœurs plus douces ; mais je crois qu’il sera difficile de leur faire perdre le goût de la vie indépendante, qui a pour eux tant de charmes.

Le plus remarquable des villages transylvains situés au bas des montagnes de Törtsvár est Zernyest. Son heureuse position, et les monuments romains que l’on voyait aux alentours, donnent à penser qu’il s’est élevé sur les ruines d’une cité antique. Les uns y placent la ville de Zarma, fondée par Trajan ; d’autres la Colonia Zernensium dont il est question dans les Pandectes. Ces hypothèses peuvent être soutenues, mais n’ont rien de certain ; et c’est dans l’histoire moderne qu’il faut chercher les souvenirs qui jettent de l’éclat sur le petit village de Zernyest.

Le traité fait dans l’année 1689 entre la Transylvanie et l’Autriche, par lequel cette province se mettait sous la protection de l’empereur, n’avait pas été conclu sans les protestations de l’ambassadeur ottoman. Pour conserver ses droits sur la Transylvanie, qui lui échappait, le Grand-Seigneur résolut de détrôner Apaffi, et de