Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/125

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vent pittoresquement sur le sommet du mont le plus haut. Des murailles d’enceinte, et une tour lézardée, qui bientôt disparaîtra, attestent encore l’énergique volonté de ceux qui ont construit le château dans un lieu si élevé et de si difficile accès. Du haut des ruines, la vue s’étend sur tout le Háromszék. L’horizon est borné par des montagnes sans fin, aux pieds desquelles se déroulent d’immenses plaines ondoyantes. Au point où vous êtes, les montagnes volcaniques d’Al Torja vous environnent de tous côtés. À une portée de canon, au dessous d’une montagne conique qui se dresse en face de Bálványos, est un lac charmant, circulaire, formé, comme les lacs des monts Dore, du cratère d’un volcan éteint.

Le château de Bálványos était entouré d’une muraille bâtie au flanc de la montagne : il y a quelques années on en voyait encore les restes, ainsi que la porte d’entrée du fort, qui s’est dernièrement écroulée. Il fut construit au 11e siècle par les seigneurs du pays les Opour ou Apor, que la tradition sicule fait descendre d’Attila. Quand saint Étienne força les Magyars de Transylvanie à embrasser le christianisme, les Opour se retirèrent dans ces montagnes, bâtirent un château formidable, et continuèrent à y vénérer le dieu des Huns. Les Hongrois chrétiens assiégèrent ce qu’ils nommaient le Bálványos vár, le château idolâtre, et les Opour furent contraints de recevoir le baptême. Relevé