Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/129

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Lorsque les protestants étaient sur le point d’entrer dans Al Torja, elle alla au devant d’eux, et les arrêta à l’endroit qu’on appelle toujours en son honneur Sainte-Hélène. Les Opour, qui de tous les Hongrois embrassèrent les derniers le catholicisme, ne l’ont pas quitté depuis. Tout cela nous fut conté, sur les ruines de Bálványos, par un des petits-fils d’Étienne et de Ladislas, le baron Joseph Apor, qui nous avait reçus, dans sa demeure d’Al Torja, avec la cordiale et franche hospitalité du Sicule.

Le nom merveilleux du château de Bálványos a entretenu long-temps plusieurs de ces traditions surnaturelles qui se rattachent toujours aux vieilles ruines. Timon parle de je ne sais quel chien de pierre, rempli d’or, que les Tatars, dit-on, auraient découvert grâce à la ruse d’un sorcier de leurs amis. Près du lieu où s’élevait la porte, on voit encore d’énormes trous creusés par les paysans qui pensaient trouver des trésors. On a été jusqu’à spécifier la nature des richesses que la terre renferme. A en croire la tradition , il y aurait, cachés sous le sol, une brebis d’or, une charrue d’or, et un bœuf d’or, qui mugit quand on frappe sur les murs.

Les jeunes filles d’Al Torja ont pour costume un corsage ordinairement bleu, garni de boutons et de bandes en velours, un jupon rouge et des bottes ; une seule natte de cheveux tombe sur le dos ; la chemise, dont les manches bouffantes couvrent les bras, s’attache près du