Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/130

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menton ; sous le fichu rouge, qui entre dans le corsage, se montre une étoffe blanche, fine et plissée. Les femmes mariées ont de plus un bonnet de taffetas noir. C’est à peu près le costume de toutes les Sicules, quoiqu’il varie plus ou moins, selon les localités. Les hommes ont quelquefois des vestes et des pantalons à la hussarde ; ordinairement ils sont chaussés de bocskor, portent le harisnya de drap blanc et un chapeau de feutre.

J’eus occasion d’apprécier l’adresse et la bonne humeur des Sicules, dans une expédition aventureuse que nous fîmes à une journée de Bálványos. Il s’agissait de nous rendre à une fameuse caverne qui s’étend sous une montagne nommée Hargita[1], près du village d’Almás. Nous fîmes halte dans un bourg éloigné encore de trois heures du lieu que nous cherchions, et nous demandâmes un guide, car les paysans d’Almás ne se hasardent guère dans la miraculeuse caverne qui a valu à leur village sa célébrité. On amena un brave paysan, à l’air résolu, qui s’engagea à nous faire voir toutes les merveilles possibles. L’aubergiste allemand chez lequel nous étions campés se joignit à nous, et nous partîmes par une belle journée. Au bout de deux grandes heures on voyait Almás. Je calculais mentale-

  1. Selon les étymologistes Hori Geta, en langue dace, « Mont des Gètes ».