Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/141

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mait mieux attendre le soleil que de gravir les montagnes dans l’obscurité. Il fut d’abord impossible de le faire changer de résolution. « Non, répétait-il, ce n’est pas une plaisanterie, das ist kein Spass, de chercher son chemin quand on n’y voit pas. » Je chargeai le guide de l’emmener de gré ou de force, et nous allâmes plus avant. Cette fois nous montions, et nous pouvions suivre plus facilement la ligne droite. Aussi fûmes-nous rendus en moins d’une demi-heure au sommet de la montagne.

Toutefois la fatigue se faisait sentir. À peine l’ascension était-elle terminé, que nous nous jetâmes sur l’herbe. L’Allemand avait repris courage, et ce fut lui qui donna le conseil de marcher sans plus s’arrêter. Nous regardâmes une dernière fois le gouffre immense dont nous venions de sortir. Les gouttes de résine qui, en chemin, étaient tombées de nos torches, brillaient à certains intervalles jusqu’au fond de la vallée, si bien que nous reconnaissions toutes les ondulations de la montagne à travers les arbres, qui étaient vivement éclairés. Le guide fit quelques pas et appela le reste des gens qui nous attendaient plus loin. On lui répondit. Nous marchâmes vers le lieu d’où les voix étaient parties, et du haut d’une colline nous aperçûmes un grand feu. Le Sicule ne reconnaissait pas ses compagnons dans ceux qui étaient accroupis autour. Il s’approcha davantage, s’arrêta, puis vint nous dire de re-