Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/144

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roi n’avait pas oublié la vieille coutume, et il en réclama l’exécution. Les Sicules refusèrent de payer : il fallut que les officiers royaux enlevassent les bœufs de force.

II n’y eut qu’un cri dans les montagnes. L’acte arbitraire des officiers parut une atteinte à l’antique liberté sicule. On courut aux armes. Les employés du roi, poursuivis et chassés, demandèrent du secours à Bude. Uladislas fit partir Paul Tomori, chef de la cavalerie de la garde, avec des troupes de pied et cinq cents chevaux. Les Sicules marchèrent à sa rencontre jusqu’à Maros Vásárhely. Les troupes royales furent vaincues, et Paul Tomori, qui avait reçu dix blessures, les ramena vers la Hongrie. Fiers de leur victoire, les Sicules se retirèrent dans leurs montagnes, pensant que tout était terminé. Mais le roi envoya contre eux de nouvelles troupes : battus cette fois, ils se soumirent.

La révolte, quand elle fut comprimée, parut, à ceux qui l’avaient tentée, en contradiction avec la vieille « fidélité scythe », scythica fides, dont les Sicules avaient donné jusque là des preuves non équivoques, et que les rois, dans leurs diplômes, signalaient avec reconnaissance. Les anciens de la nation convoquèrent une assemblée générale qui se réunit à Agyagfalva. Il y fut décidé en première ligne que personne, seigneur ni gentilhomme, cavalier ni fantassin, n’avait le droit de tenir une assemblée, particulière ou autre, dont le but serait