Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/166

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Les Huns et les Hongrois étaient admirablement disciplinés : cela est prouvé par l’ordre qui règne dans leurs marches et par leur supériorité sur les peuples de l’Europe. Nous voyons une foule d’armées barbares grossir les troupes d’Attila, lequel fait agir sans peine cinq cent mille combattants ; il les mène devant Rome, dont il leur promet le pillage. Touché des prières du pape, il fait un signe, et cette foule innombrable de guerriers rebrousse chemin sans murmurer. La discipline, je pourrais dire la civilisation des peuples hunniques, apparaît dans l’administration qui s’établit en Hongrie dès que les Magyars prennent définitivement possession du sol. Les règles qui régissent les bandes s’appliquent à la formation de l’état ; le chef du royaume est librement élu, comme l’était le chef de l’armée. Ceux qui, sous les ordres de celui-ci, conduisent les détachements, ont à garder une portion du territoire que cultivent avec eux les soldats conquérants. C’est toujours le principe de l’élection qui domine. Nous remarquerons seulement que dans l’administration établie en Hongrie par saint Étienne on reconnaît l’influence d’un souverain qui tend à concentrer le pouvoir dans ses mains. Pour retrouver dans toute leur pureté les institutions hunniques, il faut les chercher parmi les Sicules. Il s’agit de quelques milliers d’hommes qui se retirent dans les montagnes reculées de la Dacie, pour échapper à la vengeance des nations qu’ils