Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/168

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rangées en ordre sur lesquelles, assure la tradition, s’asseyaient les sénateurs des Huns.

Voilà, en succinct, comment s’administrèrent les Sicules dès le cinquième siècle. Il ne faut pas douter que ces institutions ne se soient développées sous les tentes des Huns et qu’elles n’aient été apportées de l’Asie. Ceci explique l’ordre, jusque là inconnu aux grandes armées envahissantes, qui règne dans le vaste empire d’Attila. Plus que jamais nous nous croyons en droit de dire, malgré tout ce que l’on a écrit jusqu’ici, que les Huns avaient une civilisation assez avancée.

On a cru long-temps que le jury était né chez les Anglo-Saxons ; puis on l’a découvert chez les Slaves. Nous venons de voir qu’il était pratiqué chez les Huns. Il faut admettre qu’il se retrouve à l’origine de tous les peuples. C’est là d’ailleurs la manière la plus simple d’administrer la justice : il n’est pas étonnant que l’idée du jury se présente naturellement à l’esprit.

L’administration « par sièges » des Sicules était depuis long-temps établie quand saint Étienne fonda le royaume. Il la laissa subsister ; mais pour continuer la forme ordinaire il compta tout leur territoire comme un seul comitat. De là vient que les rois de Hongrie, aujourd’hui encore, ont le titre de comte des Sicules. Les institutions primitives des Huns existent toujours, mais elles ont subi quelques modifications amenées par la diversité des temps.