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Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/298

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À mesure qu’on les gravit, la vue prend une étendue immense. Enfin l’œil n’aperçoit plus qu’un vaste océan de montagnes, dont les vagues immobiles se perdent dans les cieux. Il y eut surtout un moment où ce spectacle surpassa tout ce que j’avais encore vu. À l’horizon, vers le couchant, les monts s’empourpraient aux derniers rayons du soleil, tandis qu’à l’autre extrémité tombait une neige épaisse sous laquelle s’argentaient les sombres forêts de sapins. On a peine à comprendre que quelques jours suffisent pour vous transporter de là dans la vallée de Háczeg, et dans ces lieux charmants où on retrouve les délices de la nature méridionale.

Ce chemin dure plusieurs heures. Après avoir traversé quelques hameaux, on arrive à un gros village pittoresquement élevé entre les montagnes, et qui est célèbre dans le pays à plus d’un titre. On le nomme Radna. Les torrents qui bondissent sur la route ont une écume grisâtre, ce qui accuse le voisinage des mines. Il s’y trouve en effet du plomb. L’exploitation n’est pas aujourd’hui considérable, et le produit, comparativement à celui des autres mines de Transylvanie, est presque nul. Le plomb se trouve mêlé à une telle quantité de corps étrangers, que dans un quintal de matière première il entre à peine quelques kilogrammes de métal. C’est par des lavages successifs qu’on procède à l’extraction du plomb. Le minerai est broyé et placé sur des