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Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/302

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frontière, demi-laboureurs et demi-soldats, portaient sur une épaule un fusil en bandouillère, et sur l’autre un sac de grains. Je pus examiner à mon aise l’élégant costume des Valaques de Radna. Un mouchoir rouge ou blanc est roulé sur un seul côté de la tête, et laisse à découvert une natte de cheveux noirs. Leur chemise, richement brodée, n’est pas comme d’ordinaire attachée au cou, mais s’ouvre en manière de châle. Elles relèvent avec une certaine coquetterie le tablier à raies de couleur, et portent de plus une courte pelisse de peau bleue ornée de fleurs brodées.

Une colline qui domine Radna produit, dit-on, des grenats en abondance. Une grotte voisine, formée dans une montagne appelée Gyalupopi, donne du borax, selon quelques minéralogistes. On prétend qu’autrefois les Romains retiraient de l’or des montagnes de Radna. Quoi qu’il en soit, ce village serait assez bien partagé lors même qu’il n’aurait d’autres richesses que ses eaux minérales. Ces eaux sont de plusieurs sortes. Il y a surtout une source ferrugineuse qui a beaucoup de force : les Valaques appellent Vallée du vin, Valea vinului, le lieu où elle est située.

S’il est vrai que l’exercice et le plaisir doivent produire en grande partie l’effet qu’on est convenu d’attribuer aux eaux minérales, il faut avouer qu’il n’est pas de bains plus salutaires que ceux de Radna, car nulle part on ne se trouve dans de meilleures conditions. De