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Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/303

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quelque côté que l’on se dirige, les plus beaux sites s’offrent aux promeneurs. Que l’on parcoure de nouveau la route par laquelle on arrive ou que l’on s’engage plus avant dans les montagnes, on découvre le pays le plus accidenté, le plus pittoresque, qu’il soit possible de voir. La Vallée du vin est fort belle. Une autre vallée formée par le cours de la Szamos, qui en cet endroit roule de l’or, n’est pas moins admirable. Elle commence plusieurs heures avant Radna. En se dirigeant vers les mines, on marche dans un chemin raide que longe un torrent aux eaux foncées. Un moment ce chemin est étranglé entre deux hautes roches ombragées de sapins, au pied desquelles l’eau tombe en bouillonnant. Ce lieu sauvage est appelé le Pont-du-Diable, et l’odeur du soufre, qui vous frappe subitement, doit convaincre les montagnards qui oublient le voisinage des mines qu’on n’a pas donné à ce passage un nom si terrible sans d’excellentes raisons.

La saison des bains est fort gaie, d’autant plus que tout s’y passe de la façon la plus inattendue. Si vous aimez les surprises, vous avez lieu d’être fort satisfait, pour peu que vous apportiez à Radna des souvenirs de Bade. Une galerie de bois circulaire protège les buveurs qui vont puiser à la source principale. Cette galerie forme tout le luxe de l’endroit. Les autres sources, et il y en a beaucoup, dont quelques unes sont assez éloignées, n’ont aucun abri. Tandis que vous buvez, vous