Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/38

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trouve la douane, que les contrebandiers savent éviter avec tant d’adresse[1]. On voit sur la route les restes de l’ancien lazaret qui fut un jour enseveli sous l’éboulement de la montagne.

Le défilé de la Tour rouge a été ensanglanté par de nombreuses batailles. Souvent les Transylvains attendaient, cachés dans les montagnes, l’ennemi qui venait envahir leur pays, et une lutte terrible s’engageait sur ce terrain dangereux : le fleuve emportait les morts. Les Turcs y furent battus en 1493 par les Sicules, et la plus grande partie des barbares fut précipitée du haut des montagnes dans l’Aluta. Sous le règne d’Isabelle ils y éprouvèrent encore une défaite qui leur coûta cher. Le cardinal Martinuzzi, averti de l’approche des Turcs, assembla quelques troupes, qu’il fit poster dans les gorges de ces montagnes. Dès que l’ennemi parut, elles l’attaquèrent à l’improviste, guidées par Kendeffy et Jean Kemény ; cinq mille Turcs mordirent la poussière, une partie se noya, et un butin considérable resta aux mains des vainqueurs.

  1. On en tire chaque année 250,000 fr. Celle de Torts rapporte plus parce que par la Tour rouge il ne vient guère de la Valachie que du bétail.
    On paie pour l’entrée d’un bœuf 4 fl. 9 kr. (10 fr. 77 c.).
    d’un cheval 3 fl. 9 kr. (8 fr. 18 c.).
    d’une vache 2 fl. 9 kr. (5 fr. 58 c.).
    d’un porc 1 fl. 6 kr. (2 fr. 86 c.).