Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/39

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On voit que de bonne heure les habitants de la Transylvanie s’étaient mis en mesure de fermer ce passage aux étrangers : car le pays n’est attaquable que par les rares défilés pratiqués par la nature entre les montagnes. Partout ailleurs, la chaîne continuelle qui entoure cette province comme une ceinture offre des obstacles insurmontables, et que peuvent seuls braver les brigands ou des contrebandiers. En avant du défilé, sur une hauteur, se voient les ruines du château de Lotterbourg, que la tradition saxonne rapporte avoir été construit au moyen âge par des chevaliers allemands. Dans un décret qui date de 1453, le roi Ladislas VI en fait don aux Saxons avec les forts de Tholmats et de la Tour rouge. Celui-ci consiste aujourd’hui en une tour circulaire bâtie par Georges II Rákótzi. Elle est à demi détruite : toute une moitié s’en est allée du haut en bas, de façon qu’on aperçoit l’escalier qui était creusé dans l’épaisseur du mur. D’un côté elle est baignée par l’Aluta, et de l’autre elle touche la route. Des murailles crénelées joignaient la tour à la montagne, qui est là encore plus impraticable qu’ailleurs. La Transylvanie fut donc littéralement fermée de ce côté. Ces murailles étaient encore assez importantes il y a un siècle et demi pour que les Hongrois, pendant l’insurrection rakotzienne, prissent la peine d’en chasser les Autrichiens. Aujourd’hui cette tour béante, semblable à un vieux soldat publié en sentinelle, est le seul souvenir qui reste