Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/49

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Turcs allaient s’en emparer pour leur compte. Le château de Fagaras rappelle surtout un fait de l’histoire nationale qui s’est accompli au temps de Majlath, en 1540.

Étienne Majlath, qui avait pris part à la conjuration d’Alvintz en faveur de l’Autriche, s’était retiré dans sa forteresse de Fagaras, quand il apprit que l’armée hongroise commandée par Valentin Török venait l’assiéger. Török avait reçu l’ordre d’attaquer jour et nuit. Il n’était pas possible à Majlath de soutenir long-temps un siège de ce genre. Quand il sut en outre que la Diète de Torda l’avait déclaré coupable de haute trahison, il ne chercha plus à se sauver par les armes. Il se soumit, et, le roi Jean étant mort dans le même temps, jura fidélité à sa veuve Isabelle et au jeune prince Jean Sigismond. Török leva le siège. Délivré du péril, Majlath recommença d’intriguer. Les partisans de l’Autriche le nommèrent vayvode pour l’empereur, avec Emeric Balassa, son complice, dans une diète qui fut tenue à Schœsbourg. Alors il leva le masque, et se déclara ouvertement contre Isabelle. Soliman, lorsqu’il en fut informé, défendit à la noblesse transylvaine de soutenir les généraux impériaux, et, pour joindre les effets aux menaces, envoya Achmeth-Balibeg, pacha de Nicopolis, et Pierre, prince de Moldavie, à la tête d’un corps de troupes, avec ordre de les amener à Constantinople morts ou vifs. Majlath se vit encore assiégé dans Fagaras. Les Turcs tentèrent d’abord d’emporter le château ; mais ils