Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/50

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trouvèrent l’ennemi bien disposé à les recevoir. D’ailleurs le rebelle avait eu le temps de faire de grands préparatifs, et ni approvisionnements ni armes ne lui manquaient. Ils eurent alors recours à la ruse.

Un ami lui conseilla de réclamer une entrevue d’Achmeth, en prenant pour sa sûreté toutes les précautions possibles, afin de terminer par un accord cette guerre, qui pouvait tôt ou tard le perdre. Il y consentit, pourvu qu’on lut envoyât des otages importants. Quelques janissaires superbement vêtus se présentèrent en conséquence aux portes du château, et furent reçus avec cérémonie. Dès qu’il les vit entre les mains de ses heiduques, Majlath monta à cheval et se rendit au camp des Turcs. Il y fut chargé de fers. Achmeth répondit à ses reproches, disant qu’il fallait agir perfidement avec un perfide. Selon d’autres chroniqueurs, Pierre de Moldavie aurait proposé à Majlath de venir sous la tente du pacha, l’assurant qu’aussi long-temps que le soleil brillerait aux cieux il ne courait aucun péril, puis, le soir venu, l’aurait fait prisonnier. Quoiqu’il en soit, Étienne Majlath, devenu captif des Turcs, fut envoyé à Constantinople, et enfermé jusqu’à sa mort dans les Sept-Tours. Sa femme gagna la Hongrie avec ses deux enfants, Gabriel et Marguerite. Le premier sut dans la suite acquérir les bonnes grâces de Jean Sigismond, et rentra en possession des biens de son père. Fagaras lui fut donc rendu ; mais il ne le garda point. Gaspard Békesi