Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par les Impériaux, sur la place qu’occupait le château de bois élevé en 1211 par les chevaliers de l’ordre teutonique, et détruit en 1529 par Pierre de Moldavie. Avant qu’il servît de magasin pour les troupes, ce fort était occupé par les marchands orientaux, qui y déposaient ce qu’ils avaient de précieux. En 1688, quand éclata dans Cronstadt la sédition motivée par les exigences du général Caraffa, les révoltés s’y retranchèrent. Le comte Veterani les assiégea et les fit capituler après quelques décharges d’artillerie. Le Zinne était également surmonté d’un fort qui servait de refuge aux citoyens, et qui un jour, dit-on, fut abattu par les Saxons eux-mêmes.

En reportant ses regards sur la ville, on voit se mouvoir le réseau vivant des rues de Cronstadt. Près du marché, où elles aboutissent, se dressent les murs bronzés de la cathédrale, dont l’ombre se projette sur les maisons voisines. Çà et là quelques églises lancent leurs clochers de métal ronds et légers, qui brillent au soleil, et sont terminés par de longues aiguilles étincelantes qui traversent des boules en cuivre. Les murailles sont régulièrement interrompues par de gros bastions. À côté des fossés sont les promenades. Deux tours placées au dehors de cette enceinte sont aujourd’hui en ruines : la Tour noire, ainsi appelée parce qu’en 1599 elle fut frappée de la foudre ; et la Tour blanche, bâtie en 1494.

Si maintenant on jette les yeux au loin, le spectacle