Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/98

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change. C’est d’abord la vaste plaine de Cronstadt, à l’extrémité de laquelle paraît Marienbourg, célèbre par son église, la plus vieille qui soit en Transylvanie, et par le château construit sur le monticule qui lui a donné son nom hongrois[1]. Près de là se cachent les ruines de la forteresse d’Heldenbourg et le village d’Elöpatak, où les boyards viennent prendre les eaux. Une foule de hameaux s’élèvent sur les collines qui bornent l’horizon, et dans la plaine que longe l’Aluta. Les routes qui la traversent, et dont les lignes poudreuses ressortent sur le vert des champs, sont parcourues par des voitures lancées au galop, et qui semblent immobiles. Qu’on se retourne, et l’on a devant soi une chaîne de montagnes qui de chaque côté s’étend à l’infini. Elles s’élèvent graduellement à mesure qu’elles s’éloignent de la plaine. Les premières sont ombragées d’arbres à l’écorce blanche ; de sombres sapins couvrent le second plan ; puis au dessus se montrent des crêtes rocheuses et nues, où l’œil peut suivre la trace du contrebandier.

  1. Földvár, « fort de terre ».