Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/474

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Chap. X, i.

LIVRE DE JUDITH.

Chap. XI, I.

naissent que vous etes Dieu et qu’il n J y en a point d’autre que vous. " Q Lorsqu’elle eut acheve sa priere au . Seigneur, Judith se leva du lieu ou elle etait prosternee contre terre devant le

Seigneur. Elle appela sa servante, et 

etant descendue dans sa maison, elle ota son cilice et se depouilla des vetements

de son veuvage. Elle se lava le corps, 

s’oignit de la myrrhe la plus tine, disposa sa chevelure, mit le turban sur sa tete, revetit ses vetements de fete, attacha des sandales a ses pieds, prit ses bracelets, son collier, ses pendants d’oreilles et ses anneaux, en tin mot se

para de tous ses ornements. Le Seigneur 

releva encore son eclat, parce que tout cet ajustement avait son principe. non dans la volupte, mais dans la vertu ; c’est pourquoi le Seigneur augmenta sa beaute de telle sorte qu’elle brillat aux yeux de tous d*un eclat incomparable. Puis elle tit porter a sa servante tine outre de vin, un vase d’huile, de la farine grillee, des fruits sees, du pain et du fromage, et elle partit.

Arrivee, elle et sa servante, a la porte 

de la ville, elle trouva Ozias et les anciens qui I’attendaient. En in. voyant, ils fiirent ravis d’amiration pour sa ( U beaute. Cepcndant ils ne iui adresserent aucune question, et la laissercnt passer, en disant : " Que le Dieu de nos peres te donne sa grace ; quit atFermisse par sa puissance tous les desseins qui , sont dans ton cocur, atin que Jerusalem soit glorifiee a cause de toi, et que ton : nom figure parmi ceux des saints et des ;

justes. " Ceux qui etaient presents repondirent 

tous d’une seule voix : * ’ Ainsi io soit-il ! Ainsi soit-il ! ,J Et Judith franchit les portes, elle et sa servante, en : priant le Seigneur.

1 Comme elle descendait la montagne, 

au lever du jour, les postes a varices des Assyriens la rencontrerent et rarrcte-X, 3. Rtritit ses vittments dt fitt* qu’elle portait, ajoute le grec,durant la vie de Manasses son man.

. Ce vcrset manque dans les LXX. . Les Septante ajoutent : Elle leur dit : Donnez ordre que Ton m’ouvre la porte de la ville ; et je sortirai pour accompltr le dessein dont nous nous sommes entretenus. Ils donnerent ordre aux jeunes gens de lui ouvrir la porte comme elle avait demandc. zo. Le jprec a de plus : Les hommes de la ville la suivirent du regard jusqu’a ce quelle eut deseendu la montagne et qu’elle eut traverse

  • la valine. Apres quoi ils ne la virent plus.

. Le grec ajoute : " Va done a sa tente ; quelques-uns dt nous t’accompr.gneront jusqu’a ce qu’ils t’aient remise entre ses mains. " rent en disant : t4 D ? ou viens-tu, et ou vas-tu ? " Elle repondit : *’ Je suis uno 12 fille des Hebreux, et je me suis enfuie du milieu d’eux, ayant reconnu qu’ils vous seront livres en proie, parce qu’ils vous ont meprises et qu’ils n’ont pas voulu se rendre a vous volontairement pour trouver gi*ace devant vous. C’est pourquoi [3 j J ai dit en moi-meme : Je me presenterai 1 devant le prince Holoferne, pour lui decouvrir leurs secrets et lui indiquer un acces par ou il- pourra les prendre sans perdre un seal homme de son armee. ’" Lorsque ces hommes eurent entendu ees 14 paroles, ils considererent son visage, et la surprise etait dans leurs yeux, tant , ils admiraient sa grande beaute. Tu as 15 sauve fc. vie. lui dircnt-ils, en prenant , cette resuiuaon de descendre vers notre seigneur. Tu peux etre assuree que, 16 lorsque tu paraitras devant lui, il te traitera bien, et que tu seras tres agreable a son cceur. " I’uis, i’ayant conduite a la tente d’ Holoferne, ils I’annoncerent.

chat, x, 17— xvi, 11. —Judith 

gaqnc les bonnes jrdees d ? Holoferne ; apres trots jours de prih’es, invitee a un festiiiy elle tranche la tete a /’ennemi de son peuple,

Des qu’elle fut entree en sa presence, 17 Holoferne fut aussitot pris par les yeux. Ses officiers lui direnfr : ’* Qui done 18 pourrait mepriser le peuple des Hebreux qui a de si belles femmes ? Ne meritenteiles pas bien que, pour les posseuer, nous lui fassions la guerre ?" Judith 19 vit Holoferne assis sous son pavilion, dont le tissu de pourpre et d’or etait orne demcraudes et de pierres preeieuses. Ayant arrete les yeux sin son 20 visage, elle l’adora en se prosternant

jusqu’a terre. Aussitot, sur Fordre de

leur maitre, les serviteurs d’Holoferne la releverent.

! Alors Holoferne lui dit : Rassure-Uu U 

• et ban* is la crainte do ton cceur, car t6. Apris ess paroles des Assyriens le> Septante ajoutent : "■ Us choisirent d’entre cux cent hommes, et ils escorterent Judith et -a suivante. Et ils les conduisirent a la tente ■ d’ Holoferne. II se forma alors un grand concours dans le camp ; car son arrivee avait cte annoncee a haute voix dans les tentes ; et .m vint de tous cotes autour d’elle, tandis qu elle

  • tait airetee hors de la tente d’ Holoferne i«*qu’a

ce qu’on la lui eut annoncee. lis ad.m* raient sa beaute et par elle ils jugeaient des enfants d’ Israel et se disaient l’un a l* autre : (Jul est-ce qui m^prisera ce peuple qui a che ? <o de telles femmes ? Car il nest pas ayantageux de laisser subsister un seul homme d’entre eux, pi’isaue si on les laissait echapper ils seraieiu capable^ de seduire toute la terre.

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