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AU BOIS.

trelacèrent leurs branches pour faire un berceau couvert de feuilles et de fleurs ; la terre fut couverte de violettes ; mille oiseaux différens chantaient à l’envi sur les arbres.

La reine n’était pas encore revenue de sa surprise, lorsque ses yeux furent frappés par l’éclat sans pareil d’un palais tout de diamans ; les murs et les toits, les plafonds, les planchers, les degrés, les balcons, jusqu’aux terrasses, tout était de diamans. Dans l’excès de son admiration, elle ne put s’empêcher de pousser un grand cri, et de demander à la galante vieille qui l’accompagnait si ce qu’elle voyait était un songe ou une réalité. « Rien n’est plus réel, madame, répliqua-t-elle. ». Aussitôt les portes du paJais s’ouvrirent, et il en sortit six fées ; mais quelles fées ! les plus belles et les plus magnifiques qui aient jamais paru dans leur empire. Elles vinrent toutes faire une profonde révérence à la reine, et chacune lui présenta une fleur de pierreries pour lui faire un bouquet ; il y avait une rose, une tulipe, une anémone, une encolie, un œillet et une grenade. « Madame, lui dirent-elles, nous ne pouvons pas vous donner une plus grande marque de notre considération, qu’en vous permettant de nous venir voir ici ; mais nous sommes bien aises de vous annoncer que vous aurez une belle princesse que vous nommerez Désirée ; car l’on doit avouer qu’il y a long-temps que vous la désirez. Ne manquez pas, aussitôt qu’elle sera au monde, de nous appeler, parce que nous voulons la douer