Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/585

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au bout de neuf mois deux beaux garçons et une belle fille, que leurs cheveux tomberaient par anneaux, répandant [de] fines pierres, avec une brillante étoile sur le front, et le cou entouré d’une riche chaîne d’or. »

Un des favoris du roi qui s’était avancé pour avertir l’hôtesse de sa venue, ayant entendu parler dans le jardin s’arrêta sans faire aucun bruit, et fut bien surpris de la conversation de ces trois belles filles. Il alla promptement la redire au roi pour le réjouir ; il en rit en effet, et commanda qu’on les fit venir devant lui.

Elles parurent aussitôt d’un air et d’une grâce merveilleuses. Elles saluèrent le roi avec beaucoup de respect et de modestie ; et quand il leur demanda s’il était vrai qu’elles venaient de s’entretenir des époux qu’elles désiraient, elles rougirent et baissèrent les veux : il les pressa encore davantage de l’avouer, elles en convinrent, et il s’écria aussitôt : « Certainement, je ne sais quelle puissance agit sur moi, mais je ne sortirai pas d’ici que je n’aie épousé la belle Blondine.

— Sire, dit le frère du roi, je vous demande permission de me marier avec cette jolie brunette.

— Accordez-moi la même grâce, ajouta l’amiral, car la rousse me plaît infiniment. »

Le roi bien aise d’être imité par les plus grands de son royaume, leur dit qu’il approuvait leur choix, et demanda à leur mère si elle le voulait bien. Elle répondit que c’était la plus grande joie qu’elle pût jamais avoir. Le roi l’embrassa, le prince et l’amiral n’en firent pas moins.