Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/616

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La beauté peut tout surmonter ;

Heureux qui sait en profiter :

La beauté s’efface.

L’âge de glace

Vient en ternir toutes les fleurs ;

Qu’on a de douleur

Quand on repasse

Les attraits que l’on a perdus :

On se désespère,

Et l’on prend pour plaire

Des soins superflus,

Jeunes cœurs, laissez-vous charmer,

Dans le bel âge l’on doit aimer.

La beauté s’efface,

L’âge de glace

Vient en ternir toutes les fleurs ;

Qu’on a de douleur

Quand on repasse

Les attraits qu’on a perdus :

On se désespère,

Si l’on prend pour plaire

Des soins superflus.

Belle Étoile trouva ces paroles assez plaisantes, elle s’avança sur un balcon pour voir celle qui les chantait ; aussitôt qu’elle parut, Feintise, qui s’était habillée fort proprement, lui fit une grande révérence : la princesse la salua à son tour : et comme elle était gaie, elle lui demanda si les paroles qu’elle venait d’entendre avaient été faites pour elle. « Oui, charmante personne, répliqua Feintise, elles sont pour moi : mais afin qu’elles ne soient jamais pour vous, je viens vous donner un avis dont vous ne devez pas manquer de profiter.

— Et quel est-il ? dit Belle Étoile.

— Dès que vous m’aurez permis de monter