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Page:Aulnoy - Contes nouveaux ou Les fées à la mode, tome 1, 1698.pdf/167

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Bien-Faisante.

rils de la guerre, on la conduiſoit à petites journées, crainte qu’elle ne fût malade de la fatigue d’un ſi long voyage ; enfin elle arriva dans ſon Château, bien inquiette & bien chagrine. Aprés qu’elle ſe fut aſſez repoſée, elle voulut ſe promener aux environs, & elle ne trouvoit rien qui pût la divertir ; elle jettoit les yeux de tous coſtez, elle voyoit de grands déſerts qui luy donnoient plus de chagrins que de plaiſirs. Elle les regardoit triſtement, & diſoit quelquefois : quelle comparaiſon du ſejour où je ſuis à celuy où j’ay eſté toute ma vie ! Si j’y reſte encore long-temps il faut que je meure : à qui parler dans ces lieux ſolitaires ? avec qui puis-je ſoulager mes in-