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Page:Aulnoy - Contes nouveaux ou Les fées à la mode, tome 1, 1698.pdf/194

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La Grenoüille

180 Moufette ; la merveille de nos jours, avoit déja ſix mois, & la Reine en la regardant avec une tendreſſe mêlée de pitié, difoit ſans ceſſe : Ha ! fi le Roy ton pere te voyoit, ma pauvre petite ; qu’il auroit de joye, que tu luy ferois chere ! Mais peut-eftre dans ce même moment, qu’il commence à m’oublier, il nous croit enſevelies pour jamais dans les horreurs de la mort : peut-eftre, dis-je, qu’une autre occupe dans ſon cœur, la place qu’il m’y avoit donnée. Ses triſtes reflexions luy coutoient bien des larmes, la Grenoüille qui l’aimoit de bonne foy, la voyant pleurer ainſi luy dit un jour : Si vous voulez, Madame, j’iray trouver le Roy voftre époux, le voyage “