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Page:Aulnoy - Contes nouveaux ou Les fées à la mode, tome 1, 1698.pdf/29

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Carpillon.

La fortune s’en meſloit, c’eſtoit elle qui luy avoit fourny une nourrice ſi extraordinaire, c’étoit-elle qui le garantiſſoit qu’elle ne le laiſſât tomber.

Quatre années ſe paſſerent ainſi, l’Aigle perdoit tous ſes Aiglons, ils s’envoloient lorſqu’ils eſtoient aſſez grands, ils ne revenoient plus revoir leur mere ny leur nid ; pour le Prince qui n’avoit pas la force d’aller loin, il reſtoit ſur le Rocher ; car l’Aigle prévoyante, & craintive apprehendant qu’il ne tombât dans le precipice, le porta de l’autre coſté, dans un lieu ſi haut & ſi droit que les beſtes ſauvages n’y pouvoient aller.

L’Amour que l’on dépeint tout parfait, l’eſtoit moins que le jeune Prince ; les ardeurs du Soleil ne pouvoient ternir les