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FINETTE CENDRON.

ser la mule, et nous n’aurons que la peine d’un voyage inutile.

Pendant qu’elles se désespéraient, Finette arrive au palais ; dès qu’on la vit, chacun crut que c’était une reine ; les gardes prennent leurs armes, l’on bat le tambour, l’on sonne la trompette, l’on ouvre toutes les portes, et ceux qui l’avaient vue au bal, allaient devant elle, disant : Place, place ! c’est la belle Cendron, c’est la merveille de l’Univers !

Elle entre avec cet appareil dans la chambre du prince mourant ; il jette les yeux sur elle, et demeure charmé, souhaitant qu’elle eût le pied assez petit pour chausser la mule : elle la mit tout d’un coup et montra la pareille, qu’elle avait apportée exprès. En même temps l’on crie : Vive la princesse Chérie, vive la princesse qui sera notre reine ! » Le prince se leva de son lit, il vint lui baiser les