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FINETTE CENDRON.

mains ; elle le trouva beau et plein d’esprit ; il lui fit mille amitiés. L’on avertit le roi et la reine, qui accoururent ; la reine prend Finette entre ses bras, l’appelle sa fille, sa mignonne, sa petite reine, lui fait des présents admirables, sur lesquels le roi libéral renchérit encore. L’on tire le canon ; les violons, les musettes, tout joue ; l’on ne parle que de danser et de se réjouir.

Le roi, la reine et le prince prient Cendron de se laisser marier : « Non, dit-elle, il faut avant que je vous conte mon histoire. » Ce qu’elle fit en quatre mots. Quand ils surent qu’elle était née princesse, c’était bien une autre joie ; il tint à peu qu’ils n’en mourussent ; mais lorsqu’elle leur dit le nom du roi son père, de la reine sa mère, ils reconnurent que c’était eux qui avaient conquis leur royaume : ils le lui annoncèrent, et elle jura qu’elle ne consentirait point à son mariage qu’ils ne rendissent les États de son