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L’OISEAU BLEU.


Mais elle l’appela toute la nuit inutilement, il ne parut point ; car la méchante reine avait fait attacher aux cyprès des épées, des couteaux, des rasoirs, des poignards ; et lorsqu’il vint à tire d’aile s’abattre dessus, ces armes meurtrières lui coupèrent les pieds ; il tomba sur d’autres qui lui coupèrent les ailes ; et enfin tout percé, il se sauva avec mille peines jusqu’à son arbre, laissant une longue trace de sang.

Que n’étiez-vous là, belle princesse, pour soulager cet Oiseau royal ? Mais elle serait morte si elle l’avait vu dans un état si déplorable ! Il ne voulait prendre aucun soin de sa vie, persuadé que c’était Florine qui lui avait fait jouer ce mauvais tour. Ces funestes idées l’accablèrent à tel point, qu’il résolut de mourir.

Mais son ami l’enchanteur, qui avait vu revenir chez lui les grenouilles volantes avec le chariot, sans que le