Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/307

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Dum dat vincenti prsepes Victoria palmam.

Pourvu que la Victoire vienne, d'un vol favorable, lui décerner la palme.

Pourvoi Hygin ne critique- t-il pas aussi Q. Ennius, qui, dans ses Annales^ a employé prœpes, et non pas comme Virgile, en parlant du vol de Dédale, mais dans un cas bien différent :

Quid

Brundusium pulchro praecinctum praepete portu ?

Que dire de Brindes, entourée d'un port magnifique et assurée ?

Si Hygin eût examiné la force et la valeur de ce mot, au lieu de s'en tenir d*une manière absolue au sens donné par les augures, il eût été plus indulgent pour les poètes qui ont pu à leur gré, sans encourir aucun blâme, employer ce mot par comparaison et par métaphore. En effet, puisque l'on appelle prœpetes non- seulement les oiseaux dont le vol est favorable, mais encore les lieux où ils se posent, lieux d'heureux augure, Virgile a bien pu donner l'épithète de prcepetes aux ailes de Dédale, dont l'essor l'avait porté d'un lieu où il avait à redouter des dangers, dans une contrée hospitalière et plus sûre. Les augures, du reste.