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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


la langue de leur temps et non celle des Aurunces, des Sicaniens, des Pélasges, qui, dit-on, habitèrent les premiers l’Italie. Mais toi, comme si tu conversais avec la mère du roi Évandre, tu te sers de mots tombés en désuétude depuis plusieurs siècles, sans doute pour que personne ne puisse ni te comprendre ni t’entendre. Jeune fou, tais-toi ; tu parviendras à ton but bien plus vite. Tu prétends que l’antiquité te plaît pour sa probité, pour sa tempérance, sa modération ; eh bien ! forme tes mœurs sur celles des anciens, et parle la langue de ton époque ; grave profondément dans ta mémoire le précepte que C. César, cet esprit supérieur et juste, a examiné dans le premier livre de son traité sur l’Analogie : « Fuir une expression étrange et inusitée comme on évite un écueil. »


XI. Que les Lacédémoniens, au rapport de Thucydide, allaient au combat au son de la flûte et non au son de la trompette. Paroles de cet historien à ce sujet. Que, d’après Hérodote, le roi Halyatte se faisait accompagner de joueurs de flûte en allant au combat. Quelques observations sur la flûte dont l’orateur Gracchus employait le secours à la tribune.


Thucydide, ce grave historien, rapporte que les Lacédémoniens, peuple belliqueux s’il en fut, n’allaient point aux combats