Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

louse, quand je vois que vous préférez une étrangère à moi qui vous aime si tendrement ; je ne suis pas comme vous : mes affections sont invariables, rien ne peut les faire changer ; mais je crois que mes sentimens sont plus vifs que ceux des autres ; je suis du moins bien sûre qu’ils le sont trop pour mon bonheur. C’est un chagrin affreux pour moi, de me voir enlever votre amitié par des étrangers ; ces Tilney sont venus ici exprès pour vous ravir à ma tendresse.

Catherine trouvait ces reproches injustes et désobligeans. Était-il bien de la part d’une amie de se montrer ainsi ? Isabelle lui semblait égoïste, peu généreuse, uniquement occupée de faire réussir ce qui lui était particulièrement agréable. Ces idées l’occupaient et elle gardait le silence.