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EMMA.

pendant les sept dernières années, leur égalité, leur intimité sans réserve, depuis le mariage d’Isabelle, qui les laissa seules, furent le sujet des souvenirs les plus doux et les plus tendres. Elle avait été son amie et sa compagne, compagne telle qu’on en trouve rarement, intelligente, instruite, utile, douce, connaissant les usages de la famille, intéressée à ce qui la regardait, et surtout elle particulièrement quant à ses plaisirs ou à ses projets, à qui elle pouvait communiquer toutes ses pensés à mesure qu’elle les formait, et qui avait tant d’affection pour elle, qu’elle ne trouvait jamais rien à redire.

Comment supposer un tel changement ? Il est vrai que son amie ne s’éloignait de sa maison que d’un demi-mille ; mais Emma savait bien qu’il y avait une grande différence entre une madame Weston à un demi-mille de chez elle, et une demoiselle Taylor dans sa maison ; et, malgré tous ses avantages naturels et domestiques, elle courait le risque de souffrir