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beaucoup de cet état de solitude. Elle aimait tendrement son père, mais il ne pouvait lui tenir compagnie ; elle ne pouvait converser ni jouer avec lui.

Le mal de la disproportion de leur âge (et M. Woodhouse ne s’était pas marié jeune) était de beaucoup augmenté par ses habitudes et sa mauvaise constitution ; car ayant été toute sa vie valétudinaire, sans la moindre activité de corps ni d’esprit, il était beaucoup plus vieux par ses habitudes que par l’âge ; et, quoique chéri de tout le monde par la bonté de son cœur, l’amabilité de son caractère, ses talens ne pouvaient en aucune manière lui servir de recommandation. Sa sœur, quoique peu éloignée par son mariage, étant établie à Londres, distant seulement de seize milles, l’était cependant trop pour la voir tous les jours, et il fallait passer à Hartfield plusieurs soirées désagréables pendant les mois d’octobre et de novembre, avant que Noël procurât la visite d’Isabelle, de son mari et de ses enfans pour remplacer le vide qui se trou-