Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/31

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n’est qu’un jeu. Nous nous permettons toujours de nous dire ce que nous pensons. »

En effet, M. Knightley était du petit nombre de ceux qui pouvaient découvrir des défauts dans Emma, et le seul qui osât lui en parler : et quoique cette franchise ne lui fût pas très-agréable à elle-même, elle savait qu’elle le serait d’autant moins à son père, qu’elle ne voulait pas qu’il pût soupçonner que tout le monde ne la trouvât pas aussi parfaite qu’elle lui paraissait être.

« Emma sait que je ne la flatte jamais, dit M. Knightley ; mais je n’ai eu l’intention d’attaquer personne. Mademoiselle Taylor était obligée de plaire à deux personnes : elle n’en aura plus qu’une à contenter. Les chances étant en sa faveur, elle doit y gagner. »

« Fort bien, dit Emma, désirant changer de conversation, vous voulez savoir ce qui s’est passé à la noce, et j’aurai le plaisir de vous le dire, car nous nous y sommes conduits à merveille. Tout le monde a été exact et