Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/68

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L’état de Mistriss Bennet faisoit réellement pitié. La moindre chose qui pouvoit avoir rapport à ce mariage, la jetoit dans des accès de mauvaise humeur, et cependant partout elle en entendoit parler ; la présence de Miss Lucas lui devenoit odieuse, elle ne la regardoit qu’avec une jalouse horreur, comme devant lui succéder dans sa maison ; elle croyoit qu’elle anticipoit déjà sur le moment où elle en seroit en possession, et chaque fois que Charlotte parloit à demi voix à Mr. Collins, Mistriss Bennet étoit persuadée qu’elle l’entretenoit de la terre de Longbourn, et qu’ils se rejouissoient de la chasser ainsi que ses filles dès que Mr. Bennet seroit mort. Elle se plaignit amèrement de tout cela à son mari.

— En vérité, Mr. Bennet, il est bien cruel, de penser que Charlotte Lucas sera une fois la maîtresse de cette mai-