Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/66

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Elisabeth voyoit cette invitation avec autant de chagrin que sa mère en avoit de joie ; elle ne put s’empêcher de demander en secret à son père de s’y opposer. Elle lui représenta l’étourderie de Lydie et l’inconvenance qu’il y auroit à la livrer ainsi à elle-même ; le peu d’avantages qu’elle retireroit de l’amitié d’une femme telle que Mistriss Forster ; enfin la probabilité de la voir devenir plus imprudente que jamais, en allant avec une telle compagne à Brighton, où les tentations devoient être encore bien plus grandes qu’à Longbourn ou qu’à Meryton. Il l’écouta attentivement et lui dit ensuite :

— Lydie ne sera pas contente qu’elle n’ait été dans quelque lieu public, et nous ne pouvons pas espérer qu’elle retrouve jamais l’occasion de le faire avec moins de dépenses et de dérangement pour sa famille que dans ce moment.