Aller au contenu

Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
Orgueil

net ; ce fut à son mari qu’elle se vint plaindre de tout ceci.

« En vérité, M. Bennet, il est bien dur de penser que Charlotte Lucas sera un jour maîtresse de cette maison. Faut-il que je sois réduite à l’y voir remplir ma place ?

» — Ma chère amie, ne vous laissez point aller à d’aussi tristes pensées : espérons un meilleur sort ; il est possible que je vous survive. »

Cette considération n’était pas celle qui pouvait le plus consoler Mme Bennet ; aussi, sans paraître avoir entendu son mari, elle continua :

« Quand je pense qu’un jour Longbourn leur appartiendra, je suis hors de moi : cependant si ce n’était cette maudite substitution, cela me serait indifférent.

» — Qu’est-ce qui vous serait indifférent ?

» — Tout me serait indifférent.

» — Remercions donc la Providence