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Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/95

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ET PRÉVENTION

L’invitation fut naturellement acceptée, et, à une heure convenable, ils se rendirent chez lady Catherine. Cette dame les reçut avec civilité ; toutefois, on s’apercevait facilement que leur société était loin de lui être aussi agréable lorsqu’elle en pouvait avoir une autre. Elle était, il est vrai, tout occupée de ses neveux, surtout de Darcy, lui parlant beaucoup plus qu’à aucune autre personne de la société.

Le colonel Fitz-William parut réellement aise de les voir : le cercle de famille à Rosings ne le réjouissait guères ; et d’ailleurs il trouvait la jolie amie de Mme Colins fort à son gré, il s’assit donc auprès d’elle, et parla si agréablement de Kent et de Herfordshire, de ses voyages, de musique et de romans nouveaux, qu’Élisabeth ne s’était point encore si bien divertie dans cette maison ; et ils discouraient tous deux avec tant de gaieté et de vivacité, que bientôt ils attirèrent l’attention de lady Catherine. Quant à Darcy, plus d’une fois ses regards s’étaient por-