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ET PRÉVENTION.

fausses apparences, ma conduite envers vous, à cette époque, méritait les plus sévères reproches ; elle était impardonnable, je n’y puis songer sans indignation.

» — Il ne serait pas facile de dire qui de nous a eu le plus ou le moins de torts durant cette soirée, notre conduite à l’un et à l’autre, si on l’examine sévèrement, ne peut être irréprochable ; mais depuis ce temps, nous sommes tous deux, je l’espère, devenus plus polis ?

» — Je ne saurais me réconcilier si facilement avec ce souvenir ; mes expressions, ma conduite, mes manières dans cette fâcheuse entrevue, sont maintenant, et ont été depuis long-temps, le sujet de tous mes regrets : jamais je n’oublierai le reproche si juste que vous m’adressâtes : « si votre conduite avait été celle d’un homme bien élevé », ce sont vos propres paroles ! vous ne savez, vous ne pouvez concevoir combien elles m’ont tourmenté, bien que d’abord, je le con-