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LE RUISSEAU DES MORTS

À petits flots silencieux
Roule à travers ce cimetière,
Pâle torrent, ruisseau pieux
Dont le bruit semble une prière !

Né sur ces monts, dans un recoin
À l’ombre du frêne et du hêtre,
Tu cours, et quelques pas plus loin
Sous terre on te voit disparaître.

Des croix de bois, sur tes deux bords,
Échelonnent leur double ligne ;
Et ce nom de Ruisseau des Morts
Est le seul nom qui te désigne.